Lorgues
TOULON-LORGUES
1863 Le souvenir ( extrait de "Histoire de la Commune de Lorgues": François Courdouan .1864) - la rue de Lorgues à Toulon Le Conseil municipal de Toulon a délibéré le 26 février 1863, que le nom de Lorgues serait donné à l'ancienne rue Cavaillon, élargie et prolongée . Voici le texte de cette délibération, précédée du discours de M. Calvy, premier adjoint : " Messieurs , en 1664 et plus tard en 1720-21, la ville de Toulon fut cruellement frappée par l'une de ces épidémies qui désolent et déciment les populations, par l'un de ces fléaux qui répandent la terreur et le deuil sur les contrées où ils s'abatent, par la peste, dont les ravages acquirent des proportions inouïes. Mais, messieurs, la maladie elle-même n'était pas le seul fléau, la seule calamité qui attristait tous les coeurs. Comme il arrive presque toujours dans ces désastreuses circonstances, et malgré la haute intelligence, l'incessante activité, le sublime dévouement du premier Consul de la ville, Jean d'Antrechaus, les approvisionnements diminuaient sans se renouveler, et la famine menaçait d'ajouter ses horreurs à celles du mal et de la mort dont le spectacle s'offrait dans tous les hôpitaux, dans toutes les maisons, dans les rues. Cependant , Messieurs, au milieu de ce spectacle effrayant, une consolation, si je puis ainsi dire, était réservée aux autorités ainsi qu'aux habitants de Toulon et c'était la ville de Lorgues qui devait la leur offrir. Cette ville, en effet, qui avait toujours été unie d'étroite amitié avec la nôtre, déléguait une députation auprès des Consuls de Toulon, aux premières annonces du mal dont la ville était menacée ou atteinte, afin de se renseigner sur une situation qu'il importait à son affection de connaître. Il me hâte d'ajouter que ce témoignage de sympathie n'était pas le seul qu'elle réservait à nos malheureux concitoyens, car bientôt on vit apparaître aux portes de notre ville des approvisionnements en moutons, bufs, etc., que la ville de Lorgues , avec une générosité aussi délicate qu'empressée faisait mettre à la disposition des habitants de Toulon. J'ai parlé plus haut, Messieurs, du premier Consul Jean d'Antrechaus, de ses hautes capacités, de sa rare énergie, de son admirable dévouement, et j'ajoute que rien ne manqua pour rendre plus complète , plus méritoire l'abnégation de cet homme de bien , car il vit tomber à ses côtés et sans se laisser abattre, non seulement ses amis , ses collaborateurs, les deux tiers à peu prés de ses administrés, mais aussi deux de ses fréres, accourus des régiments dans lesquels ils servaient la France pour partager avec lui le danger qui le menaçait. De pareils dévouements, messieurs, méritent de passer à la postérité et le souvenir doit être mis chaque jour sous les yeux du peuple comme exemple à suivre et comme expression de reconnaissance. J'ai donc l'honneur de vous proposer, d'accord avec M. le Maire, d'appeler désormais la rue Cavaillon , actuellement agrandie : Rue de Lorgues et de nommer la première qui sera percée dans la nouvelle ville : Rue d'Antrechaus. Le Conseil à l'unanimité et sans discussion s'associe aux sentiments exprimés par M. Le Président et adopte la proposition qui lui est faite . En conséquence la rue Cavaillon s'appellera désormais rue de Lorgues et la première rue percée dans la nouvelle ville sera nommée rue d'Antrechaus." |