Lorgues
Un inventaire établi quelques années plus tard, en 1309, à la suite de la suppression de l'ordre des Templiers, révèle, par les 138 tenures qui lui étaient accensées, que l'ordre était, à l'époque, le plus imporant seigneur direct de Lorgues (203). En 1332, un droit d'albergue(L) et de cavalcades(L) aurait été imposé par l'abbaye du Thoronet à ses tenanciers lorguais contre la promesse d'établir et d'entretenir un chemin viable entre Lorgues et l'abbaye(204).II ne fut pas realisé. En 1348, pendant la révolte d'une Provence abandonnée par le pouvoir comtal, la reine ]eanne, au cours d'un aller et retour rapide entre Naples et son comté, s'engagea, afin de rétablir l'ordre, à accorder des libertés aux communes. Elle promit à Lorgues d'y établir une cour de justice comtale et de ne jamais donner Lorgues "à plus petit qu'elle". C'était, pour les Lorguais, une garantie contre la toute-puissance de l'abbaye. ]eanne étant décédée en 1283, la confirmation de la promesse fut faite, par la régente, Marie de Blois (205). Louis II, en 1402, confirma les privilèges accordés par sa mère en insistant sur la prééminence du pouvoir comtal et sans faire allusion aux droits de l'abbaye du Thoronet(206). L'évènement eut et conserva un gros retentissement à Lorgues qui se proclama "ville libre" (207). Trois siècles et demi plus tard, en 1771, lorsque la communauté de Lorgues éleva sur la place des Ormes, actuellement place Georges Clémenceau, la fontaine de la Noix, en fait une pomme de pin, elle fit sceller sur son socle une plaque commémorative de la déclaration. En 1455 (a. st.) l'abbaye du Thoronet afferma de nombreux droits qu'elle tenait sur Lorgues (208). En 1460, une convention régla, entre l'abbaye et la communauté, la perception des droits de ramage et de pâturage de troupeaux étrangers, la nomination du viguier et le droit d'amnistie de la Cour comtale (209).
(203) AdBR B 157. / (204) D'aprés L. Nardin, op.cit.,
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