Lorgues
Extrait de: " Le Thoronet en son temps " . Paul Audibert. 5 éme édition. 1975 | |
"...l'histoire des démêlés qui ont empoisonné les relations de l' Abbaye du Thoronet et de la ville de Lorgues pendant le cours de plusieurs siècles. Nous allons les résumer ici car ils sont instructifs et bien caracteristiques : L'acte de cession des droits féodaux relatifs à la bonne ville de Lorgues accordé par la cour royale de Provence à l' Abbaye du Thoronet était envisagé de façon diverse par les deux intéressés. L'Abbaye l'interprétait comme un passage de suzeraineté comportant de sa part l'obligation de céder un tiers des revenus à la cour royale. La ville de Lorgues soutenait que le roi n'avait pas cessé d'être son suzerain et qu'il avait seulement cédé à l' Abbaye les deux tiers des revenus des droits féodaux en reservant le tiers à son propre profit. | |
Voici donc comment va se dérouler la suite des procés
ultérieurs telles qu'elle ressort de l'ouvrage du docteur Cordouan
: " Histoire de la Commune de Lorgues." En 1332, l'Abbaye obtient du roi que soit imposé à la ville
de Lorgues un droit d' albergue en sa faveur. La convention relative stipulait
toutefois que l' Abbaye construirait à ses frais un chemin reliant
la ville au monastère. Peu de temps après, les discussions renaissent au sujet d'une rente annuelle de deux charges de blé et de la decouverte par l'Abbaye, dans ses archives, de vieux parchemins établissant certains droits dont elle réclame les arriérés. Une nouvelle transaction intervient encore en 1541. La ville de Lorgues s'engage à planter une vigne au voisinage de l'Abbaye, à l'enclore, et à la travailler pendant trois ans consécutifs jusqu'à son entrée en production afin que les moines puissent récolter sur place les cent quarante charges de vin correspondant à la consommation annuelle du monastère (84 hectolitres). En échange de quoi l' Abbé remet, affranchit et éteint les droits de lods auxquels il pretendait et renonce à la rente annuelle de deux charges de blé. |