Lorgues

 
Vestiges de la porte de Lorgues au sud-est de l'abbaye

 Une autre querelle allait surgir bientot au sujet des droits de greffe et de passage. Cette fois elle est résolue par une sentence arbitrale de1628. Lesdits droits sont supprimés, en echange de 6.000 livres à verser par la ville une fois pour toutes.

Malheureusement la sentence était trop favorable à la ville et visiblement entachée de complaisance de la part de l'Abbé signataire qui se trouvait être précisement lorguais. L'accord n'ayant pas été soumis en son temps, et pour cause, au superieur général de Clteaux, le nouvel Abbé du Thoronet fit déclarer nulle peu aprés la sentence arbitrale de 1628.

Nouveau procés et finalement nouvelle transaction en 1667. Désavantageuse pour la ville cette fois, qui doit porter à 18.000 livres le capital à verser pour racheter les droits.

 
Le Conseil communal de la ville refuse à son tour de ratifier l'acte signé par un mandataire qu'elle récuse. Encore un procés ! Puis désignation d'arbitres qui proposent une formule d'arrangement en 1696. Mais aucune des deux parties n'accepte 1'arrangement proposé par les arbitres.

L'affaire est portée au Parlement d' Aix qui, selon son habitude, fait trainer les choses en longueur. Les parties excédées finissent par se mettre d'accord par la transaction de 1698. La commune paiera bien le capital de 18.000 livres fixé par la transaction de 1667 ( dont 6.000 pour le monastère et 12.000 pour l' Abbé commendataire), mais en échange tous les biens que le monastère possédait encore à Lorgues et tous les droits qu'il y avait encore conservés s'entendent rachetés définitivement par ledit capital.

Cette fois, c'est bien le point final des discussions. La ville de Lorgues est désormais affranchie de toute dépendance envers l'Abbaye. Elle va tendre des lors, par une politique d'amitié interessée, à faire entrer les religieux du Thoronet dans le Chapitre de l'Eglise Collégiale de Lorgues.

Les religieux, réduits à la pauvreté, ne s'y refuseraient pas. Mais les évêques mis en question, celui de Bourges dont depend l'Abbé commendataire du moment, et celui de Fréjus dont dépend la paroisse de Lorgues se cadenassent dans une attitude d'indifférence hostile.

Finalement en 1785, à la veille de la Révolution, l'Abbaye passera sous la juridiction de l'évêche de Digne. "


 

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